๐๐ฬ๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐
๐๐ ๐๐ฬ๐๐ฬ๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ (๐๐๐)
๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐ฬ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐-๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐โ๐๐๐๐ฬ๐ ๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ (๐๐๐
- 28 novembre 2024
ร lโoccasion de sa rรฉunion ordinaire du samedi 23 novembre 2024, le Cadre restreint de Gรฉnรฉrations et Peuples Solidaires (GPS) a accordรฉ une lucarne spรฉcifique ร la guerre russo-ukrainienne au regard du tournant quโelle prend ainsi quโaux derniers mandats dโarrรชt dรฉcernรฉs par la Cour Pรฉnale Internationale (CPI).
๐๐ ๐ฅ๐ ๐๐ฎ๐๐ซ๐ซ๐ ๐ซ๐ฎ๐ฌ๐ฌ๐จ-๐ฎ๐ค๐ซ๐๐ข๐ง๐ข๐๐ง๐ง๐ : ๐๐ฌ๐๐๐ฅ๐๐๐ ๐๐ญ ๐ซ๐ข๐ฌ๐ช๐ฎ๐ ๐โ๐ฎ๐ง๐ ๐ญ๐ซ๐จ๐ข๐ฌ๐ข๐ฬ๐ฆ๐ ๐ ๐ฎ๐๐ซ๐ซ๐ ๐ฆ๐จ๐ง๐๐ข๐๐ฅ๐ ๐ง๐ฎ๐๐ฅ๐ฬ๐๐ข๐ซ๐
La guerre froide, dรฉclenchรฉe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, a plongรฉ le monde dans une angoisse permanente : celle dโun conflit nuclรฉaire mondial. Aprรจs la Seconde Guerre mondiale et durant la guerre froide, qui sโest poursuivie jusquโen 1991, deux visions totalement opposรฉes du monde et de la sociรฉtรฉ se sont affrontรฉes :
โข La sociรฉtรฉ communiste, promue par les Soviรฉtiques ;
โข La sociรฉtรฉ capitaliste, dรฉfendue par les Amรฉricains.
Ces divergences idรฉologiques ont conduit ร la formation de deux blocs :
โข Le premier bloc, dirigรฉ par les รtats-Unis, a crรฉรฉ lโOrganisation du Traitรฉ de lโAtlantique Nord (OTAN) en 1949 avec douze pays membres, afin de dissuader toute tentative dโexpansion soviรฉtique en Europe de lโOuest ;
โข Le deuxiรจme bloc, menรฉ par lโUnion des rรฉpubliques socialistes soviรฉtiques (URSS), a instituรฉ en 1955 le Pacte de Varsovie, officiellement intitulรฉ ยซ Traitรฉ dโamitiรฉ, de coopรฉration et dโassistance mutuelle ยป, en rรฉponse ร lโOTAN.
Pendant prรจs de cinquante ans, la rivalitรฉ entre ces deux camps a dominรฉ les relations internationales. Cependant, la mort de Joseph Staline, dirigeant de lโURSS, le 5 mars 1953, et les hรฉsitations idรฉologiques de ses successeurs ont affaibli la cohรฉsion du bloc socialiste.
En 1985, Mikhaรฏl Gorbatchev est devenu secrรฉtaire gรฉnรฉral du Parti communiste et dirigeant suprรชme de lโURSS. Confrontรฉ ร une รฉconomie en crise et ร un mรฉcontentement croissant, il a initiรฉ une sรฉrie de rรฉformes majeures, connues sous le nom de perestroรฏka (reconstruction) et de glasnost (transparence). Ces mesures visaient ร moderniser lโรฉconomie soviรฉtique et ร ouvrir le rรฉgime ร davantage de libertรฉs politiques. Malgrรฉ ces efforts, les rรฉformes de Gorbatchev, mal comprises ou volontairement exploitรฉes par les รtats-Unis, ont accรฉlรฉrรฉ la dislocation du bloc socialiste soviรฉtique. Sous son mandat, des รฉvรฉnements majeurs tels que la chute du mur de Berlin en 1989 et la rรฉunification des deux Allemagnes se sont produits, entraรฎnant lโeffondrement du bloc soviรฉtique.
Il est essentiel de noter quโen 1990, lors des nรฉgociations sur la rรฉunification de lโAllemagne de lโEst et de lโAllemagne de lโOuest ร la suite de la chute du mur de Berlin, James Baker, alors secrรฉtaire dโรtat des รtats-Unis sous la prรฉsidence de George H. W. Bush, aurait dรฉclarรฉ le 9 fรฉvrier 1990 que lโOTAN ne sโรฉtendrait ยซ pas dโun pouce vers lโEst ยป en รฉchange de la coopรฉration soviรฉtique sur la rรฉunification allemande. Helmut Kohl, le Chancelier allemand et lui auraient donnรฉ des assurances qui ont manifestement emportรฉ lโadhรฉsion des dirigeants soviรฉtiques.
Fort de tout ceci et dโautres engagements, lโURSS a pris les mesures historiques suivantes :
โข Le 1er juillet 1991 : dissolution du Pacte de Varsovie ;
โข Le 8 dรฉcembre 1991 : signature de lโaccord de Minsk, par lequel la Russie, lโUkraine et la Biรฉlorussie dรฉclarent la fin de lโURSS et annoncent la crรฉation de la Communautรฉ des รtats Indรฉpendants (CEI) ;
โข Le 26 dรฉcembre 1991 : dissolution officielle de lโURSS.
LโURSS, alors composรฉe de quinze rรฉpubliques, dont la Russie, lโUkraine, la Biรฉlorussie et la Moldavie, est dรฉmantelรฉe en 1991.
Ce dรฉmantรจlement a marquรฉ un tournant historique, consacrant les รtats-Unis comme la seule superpuissance mondiale et instaurant un dรฉsรฉquilibre gรฉopolitique significatif. Cette politique dโhรฉgรฉmonie a semรฉ les graines de tensions persistantes dont la guerre russo-ukrainienne est aujourdโhui lโune des expressions les plus inquiรฉtantes.
โ Lโexpansion inquiรฉtante de lโOTAN, en dรฉpit des assurances verbales amรฉricaines de 1991, selon Moscou
La rรฉvolution de 1989 en Europe de lโEst, marquรฉe par lโeffondrement des rรฉgimes communistes et les rรฉformes engagรฉes en URSS sous Gorbatchev, nโont pas รฉtรฉ du goรปt des nationalistes russes. Ces derniers y voyaient le dรฉclin de leur politique et les risques dโun envahissement par le bloc occidental. La politique de la perestroรฏka et de la glasnost, initiรฉe par Gorbatchev, a prรฉcipitรฉ la dislocation de lโURSS en 1991, provoquant une profonde crise identitaire et gรฉopolitique pour la Russie.
Cโest dans ce contexte tumultueux de la fin de lโUnion soviรฉtique et de la transition vers une Russie post-soviรฉtique que Boris Nikolaรฏevitch Eltsine arrive au pouvoir, de 1991 ร 1999. Il รฉchoua, ร son tour, ร rรฉsoudre les difficultรฉs internes et externes de la Russie. Il est ร noter que la transition vers une รฉconomie de marchรฉ a entraรฎnรฉ une grave instabilitรฉ socio-รฉconomique, tandis que la Russie perdait de son influence sur la scรจne internationale. Cette pรฉriode fut marquรฉe par une tentative chaotique de modernisation, perรงue par beaucoup comme une soumission ร lโOccident.
Face ร la persistance de lโinstabilitรฉ, en 1999, Boris Eltsine a fait le choix stratรฉgique de nommer Vladimir Vladimirovitch Poutine pour lui succรฉder, un ancien agent du KGB ayant opรฉrรฉ en Allemagne. Ce choix nโest pas fortuit : Poutine, avec son expรฉrience dans le renseignement, est chargรฉ de redonner ร la Russie ses lettres de noblesse et de restaurer sa souverainetรฉ. Il inaugure une politique plus souveraine et pragmatique, visant ร renforcer le rรดle de la Russie dans le monde et ร contrer lโinfluence grandissante de lโOTAN. Entre-temps, en dรฉpit des engagements verbaux qui stipulaient le contraire, les premiรจres vagues dโexpansion de lโOTAN vers lโEst, en 1999 et 2004, sโopรจrent et sont particuliรจrement mal accueillies par Moscou :
โข 1999 : la Pologne, la Hongrie et la Rรฉpublique tchรจque, anciennes membres du Pacte de Varsovie, rejoignent lโOTAN, brisant ce que Moscou considรฉrait comme une zone tampon stratรฉgique ;
โข 2004 : sept nouveaux pays rejoignent lโOTAN, dont lโEstonie, la Lettonie et la Lituanie, trois anciennes rรฉpubliques soviรฉtiques partageant des frontiรจres avec la Russie.
Pour les dirigeants russes, ces expansions ne sont pas de simples dรฉveloppements gรฉopolitiques, mais des stratรฉgies dรฉlibรฉrรฉes visant ร affaiblir la Russie et ร limiter son influence.
โ Un parallรจle historique : la doctrine Monroe
Imagine-t-on la Russie รฉtablissant des bases militaires au Mexique ou au Canada, deux pays partageant des frontiรจres terrestres avec les รtats-Unis ? Bien que ces deux pays ne soient pas hostiles ร Washington, il est รฉvident quโune telle situation, impliquant une puissance rivale, serait jugรฉe inacceptable. La crise des missiles de Cuba en 1962 a dรฉmontrรฉ lโintolรฉrance amรฉricaine face ร une menace perรงue dans son voisinage immรฉdiat.
La position amรฉricaine trouve ses racines historiques dans la doctrine Monroe, proclamรฉe par le prรฉsident James Monroe en 1823. Cette doctrine stipulait que le continent amรฉricain est une zone dโinfluence exclusive des รtats-Unis, interdisant toute intervention europรฉenne ou รฉtrangรจre dans les affaires des nations du Nouveau Monde. Cependant, cette doctrine a souvent รฉtรฉ appliquรฉe de maniรจre unilatรฉrale par Washington, servant de justification ร des interventions dans plusieurs pays dโAmรฉrique latine. Par exemple :
โข Lโintervention au Nicaragua dans les annรฉes 80, sous prรฉtexte de contrer une influence soviรฉtique via les Sandinistes ;
โข Le renversement du gouvernement dโAllende au Chili en 1973, soutenu par les รtats-Unis pour protรฉger leurs intรฉrรชts รฉconomiques et stratรฉgiques.
De ce point de vue, la Russie considรจre que son voisinage devrait bรฉnรฉficier des mรชmes protections stratรฉgiques. Lโรฉlargissement de lโOTAN est perรงu comme une violation implicite de ce droit ร une sphรจre dโinfluence, alimentant un sentiment de trahison et de menace existentielle ร Moscou.
โ La crise ukrainienne de 2014 : coup dโรtat ou rรฉvolution ?
En 2014, un soulรจvement politique, qualifiรฉ de coup dโรtat par Moscou et de ยซ Rรฉvolution de la Dignitรฉ ยป par lโOccident, a renversรฉ Viktor Ianoukovytch, prรฉsident dรฉmocratiquement รฉlu de lโUkraine. Ce renversement a marquรฉ un tournant dans les relations russo-ukrainiennes, accentuant les tensions entre la Russie et lโOccident.
Ianoukovytch, aprรจs de nombreuses hรฉsitations entre les avantages รฉconomiques quโoffrait la Russie, notamment sur le gaz et les promesses mirobolantes de lโUnion europรฉenne (UE), avait dรฉcidรฉ de suspendre la signature de lโaccord dโassociation avec lโUE en novembre 2013. Il souhaitait prรฉserver des relations stratรฉgiques avec la Russie tout en recherchant un compromis trilatรฉral entre lโUkraine, lโUnion europรฉenne et la Russie. Cette dรฉcision a dรฉclenchรฉ le mouvement Euromaรฏdan, composรฉ principalement de manifestants pro-europรฉens.
Ces manifestations se sont transformรฉes en une crise politique majeure, entraรฎnant la destitution de Ianoukovytch en fรฉvrier 2014 et son exil en Russie. Cette crise politique a conduit les populations de lโEst de lโUkraine, majoritairement russophones, ร entrer en rรฉvolte pour protester contre ce quโelles percevaient comme une rupture de lโordre constitutionnel. Cela a marquรฉ le dรฉbut de la guerre civile en Ukraine.
โ Les accords de Minsk : une tentative avortรฉe de paix
Pour tenter de rรฉsoudre le conflit naissant, un cessez-le-feu a รฉtรฉ nรฉgociรฉ sous lโรฉgide de lโOrganisation pour la Sรฉcuritรฉ et la Coopรฉration en Europe (OSCE). Le protocole de Minsk a รฉtรฉ signรฉ en septembre 2014, suivi des accords de Minsk II en fรฉvrier 2015. Ces accords prรฉvoyaient, entre autres :
โข Un cessez-le-feu immรฉdiat ;
โข Le retrait des armes lourdes ;
โข La reconnaissance dโun statut spรฉcial pour les rรฉgions sรฉparatistes du Donbass.
Cependant, lโUkraine nโa pas respectรฉ plusieurs engagements de ces accords, notamment en refusant de mettre en ลuvre les rรฉformes nรฉcessaires pour accorder un statut spรฉcial aux rรฉgions sรฉparatistes du Donbass. En parallรจle, les puissances garantes des accords, la France et lโAllemagne, se sont montrรฉes incapables de faire appliquer ces mesures.
Angela Merkel, Chanceliรจre allemande et Franรงois Hollande, Prรฉsident franรงais, ont par la suite admis que les accords de Minsk avaient principalement servi de stratรฉgie dilatoire, permettant ร lโUkraine de renforcer ses capacitรฉs militaires en vue de reprendre le contrรดle des rรฉgions sรฉparatistes par la force. Ces dรฉclarations, faites des annรฉes aprรจs la signature des accords, ont renforcรฉ le sentiment de trahison du cรดtรฉ russe.
โ Lโintervention militaire russe en 2022 : de la crise rรฉgionale au conflit international
Depuis 2014, la crise ukrainienne sโรฉtait progressivement transformรฉe en une guerre de basse intensitรฉ dans le Donbass. Les tensions nโavaient jamais rรฉellement diminuรฉ, marquรฉes par des violations rรฉpรฉtรฉes par lโUkraine du cessez-le-feu. En fรฉvrier 2022, aprรจs huit annรฉes de conflit armรฉ, la Russie a dรฉcidรฉ de lancer une ยซ opรฉration militaire spรฉciale ยป pour protรฉger les populations russophones des rรฉgions sรฉparatistes du Donbass, quโelle accusait lโUkraine de bombarder.
Ce conflit, initialement perรงu comme rรฉgional, sโest rapidement internationalisรฉ en raison de lโimplication croissante des grandes puissances occidentales. Alors quโaux premiers jours des combats, lโUkraine semblait prรชte ร nรฉgocier un accord de paix en Turquie, la visite du Premier ministre britannique Boris Johnson ร Kiev, le 9 avril 2022, a provoquรฉ un spectaculaire revirement.
Depuis cette visite, lโUkraine sโest dรฉclarรฉe favorable ร une guerre longue et violente, abandonnant la voie diplomatique.
Dรจs les premiรจres phases du conflit, les pays de lโOTAN ont intensifiรฉ leur soutien militaire ร lโUkraine. Des armes variรฉes, allant des systรจmes dรฉfensifs lรฉgers aux missiles de longue portรฉe, ont รฉtรฉ livrรฉes en masse. Bien que ces livraisons aient รฉtรฉ accompagnรฉes de restrictions visant ร limiter leur usage au territoire ukrainien, lโUkraine a รฉgalement fait usage de missiles de fabrication britannique et, plus rรฉcemment, de missiles amรฉricains ATACMS pour frapper des cibles en territoire russe. Lโautorisation dโutiliser ces missiles ร longue portรฉe a marquรฉ une รฉtape critique. Cette dรฉcision, perรงue par Moscou comme une vรฉritable dรฉclaration de guerre, a entraรฎnรฉ une sรฉrie de consรฉquences graves :
โข Les grandes puissances mondiales ont accรฉlรฉrรฉ leurs rรฉvisions stratรฉgiques, notamment concernant leurs arsenaux militaires ;
โข Les problรฉmatiques รฉconomiques et sociales vitales pour lโhumanitรฉ ont รฉtรฉ relรฉguรฉes au second plan ;
โข Une anxiรฉtรฉ gรฉnรฉrale sโest installรฉe, rรฉvรฉlant lโincapacitรฉ de la diplomatie internationale ร enrayer lโescalade.
โ La rรฉponse russe : une rรฉvision de la doctrine nuclรฉaire
En rรฉaction, la Russie a procรฉdรฉ ร une rรฉvision majeure de sa doctrine nuclรฉaire. Dรฉsormais, elle se rรฉserve le droit de frapper tout territoire non nuclรฉaire utilisรฉ pour soutenir des opรฉrations militaires nuclรฉaires. Cette posture, bien quโen apparence prรฉventive, reprรฉsente une montรฉe en puissance inquiรฉtante, signalant une rupture avec les principes de dissuasion prรฉcรฉdents. Pour illustrer sa dรฉtermination, la Russie a lancรฉ six missiles intercontinentaux ร moyenne portรฉe, dรฉpourvus de tรชtes nuclรฉaires. Cette dรฉmonstration, bien que symbolique, indique un basculement vers une phase encore plus pรฉrilleuse du conflit.
โ Le spectre de la guerre nuclรฉaire : un danger omniprรฉsent
Lโombre de lโarme nuclรฉaire plane ร nouveau sur le monde, rappelant les tragiques รฉvรฉnements dโaoรปt 1945, lorsque les รtats-Unis ont larguรฉ deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon. Ces attaques, qui ont marquรฉ la fin de la Seconde Guerre mondiale, restent un rappel glaรงant des consรฉquences catastrophiques de lโusage dโarmes nuclรฉaires.
Aujourdโhui, lโescalade des tensions autour de la guerre russo-ukrainienne et la rรฉvision de la doctrine nuclรฉaire russe rรฉactivent ce spectre. La perspective dโun conflit nuclรฉaire, bien que jugรฉe improbable par certains experts, ne peut รชtre totalement รฉcartรฉe dans un contexte oรน les grandes puissances sโengagent dans des confrontations indirectes, mais de plus en plus risquรฉes.
โ La position de GPS : une interpellation urgente ร lโHumanitรฉ
Face ร lโescalade alarmante de ce conflit, GPS dรฉnonce avec force lโirresponsabilitรฉ des dirigeants mondiaux. Plutรดt que de sโengager dans une course effrรฉnรฉe aux armements et des entreprises dรฉvastatrices pour lโHumanitรฉ, les leaders devraient se concentrer sur les dรฉfis cruciaux tels que la sรฉcuritรฉ alimentaire et sanitaire des peuples.
1. ร lโONU et aux organisations internationales
En tant quโorganisation dรฉdiรฉe ร la paix, lโOrganisation des Nations Unies (ONU) doit assumer pleinement son rรดle et agir fermement pour รฉcarter le spectre dโune troisiรจme guerre mondiale. Une guerre dont les enjeux ne visent quโร satisfaire les intรฉrรชts des oligarchies, bien loin de tout objectif humanitaire ou collectif.
2. Aux nations, aux peuples et aux organisations de dรฉfense des droits humains
GPS appelle ร une mobilisation gรฉnรฉrale pour dรฉfendre les droits fondamentaux des populations, notamment leur souverainetรฉ et leur dignitรฉ, face ร des politiques militaristes destructrices.
3. Aux dirigeants africains, intellectuels et forces armรฉes africaines
GPS exhorte lโAfrique ร se prรฉserver des sollicitations hasardeuses visant ร entraรฎner notre continent dans des guerres par procuration. Ces conflits, qui ont dรฉjร coรปtรฉ la vie ร de nombreuses gรฉnรฉrations, restent une blessure ouverte depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les gouvernants africains doivent agir de maniรจre proactive pour protรฉger lโavenir de notre continent et garantir la souverainetรฉ de nos peuples.
LโHumanitรฉ se trouve ร un carrefour critique. Les dรฉcisions prises dans le cadre de la guerre russo-ukrainienne ne doivent pas seulement servir des intรฉrรชts gรฉopolitiques ou รฉconomiques. Il est impรฉratif de rappeler que la paix et la coopรฉration restent les seuls garants dโun avenir durable pour tous. Le spectre dโune guerre mondiale, voire nuclรฉaire, nโest pas une fatalitรฉ. Il appartient aux dirigeants du monde, mais aussi ร chaque citoyen, de se mobiliser pour empรชcher que lโHistoire ne se rรฉpรจte dans sa forme la plus tragique.
Des mandats dโarrรชt de la Cour pรฉnale internationale (CPI)
Les textes du Statut de Rome de la Cour pรฉnale internationale, amendรฉs entre 1998 et 2002, donnent la pleine capacitรฉ ร la Cour de se saisir de tous les crimes :
โข de gรฉnocide,
โข contre lโhumanitรฉ,
โข de guerre,
โข dโagression.
Les conditions de saisine pour ces crimes sont clairement dรฉfinies.
Le prรฉambule du Statut de Rome de la CPI prรฉvoit que ยซ les crimes les plus graves qui touchent lโensemble de la communautรฉ internationale ne sauraient rester impunis ยป.
Toutefois, comme le stipule le prรฉambule du texte du Statut de Rome, qui indique que ยซ La finalitรฉ premiรจre de la Cour est dโaider ร mettre un terme ร lโimpunitรฉ des auteurs des crimes les plus graves touchant lโensemble de la communautรฉ internationale, et de contribuer ainsi ร leur prรฉvention ยป, force est de constater que depuis sa mise en fonction, la CPI nโa pas rรฉussi ร ยซ bรขtir un avenir plus sรปr pour lโhumanitรฉ ยป.
Or, la CPI, ร la suite des atrocitรฉs observรฉes lors de la Seconde Guerre mondiale et des crimes odieux commis ร travers le monde, a รฉtรฉ instituรฉe par lโAssemblรฉe gรฉnรฉrale des Nations Unies pour permettre un systรจme de justice pรฉnale internationale, afin de mettre fin dรฉfinitivement aux conflits dans le monde en tant que force publique de dissuasion.
Cependant, bien que la CPI soit un tribunal indรฉpendant, elle sโarrime ร lโAssemblรฉe gรฉnรฉrale des Nations Unies pour sโautosaisir des crimes suscitรฉs. En outre, depuis sa crรฉation, il est รฉvident que la CPI nโa servi que de boรฎte ร rรฉsonance des puissances occidentales au service de leurs intรฉrรชts stratรฉgiques, particuliรจrement en Afrique.
Pour cause, la CPI est accusรฉe de nรฉocolonialisme et dโagir pour le bien et le profit des puissances mondiales, comme en tรฉmoignent les nombreux mandats dโarrรชt internationaux รฉmis contre des dirigeants africains. Jusquโร ce jour, cโest ร la demande des puissances occidentales que les mandats dโarrรชt de la CPI, perรงue comme une instance exรฉcutive, sont appliquรฉs. Historiquement, aucun chef dโรtat europรฉen nโa รฉtรฉ inculpรฉ, malgrรฉ les subversions รฉconomiques et politiques observรฉes en Afrique.
De mรชme, aujourdโhui, au regard des atrocitรฉs observรฉes dans la guerre dโIsraรซl contre le Hamas ร Gaza (Palestine), la CPI a rรฉcemment รฉmis des mandats dโarrรชt contre Benjamin Netanyahou, Premier ministre israรฉlien, Yoav Gallant, ex-ministre de la Dรฉfense israรฉlien, et Mohamed Deif, chef militaire du Hamas. Ces dรฉcisions, bien quโimportantes, ont divisรฉ les pays occidentaux : certains soutiennent leur exรฉcution, tandis que dโautres sโy opposent pour des raisons stratรฉgiques. Cette division, qui contraste avec lโunanimitรฉ souvent observรฉe lorsque la CPI cible des dirigeants africains, soulรจve plusieurs points :
1. La saisine de la CPI semble parfois rรฉpondre ร des tendances opportunistes des puissances pour se soustraire aux critiques et aux atrocitรฉs qui impactent nรฉgativement les consciences mondiales.
2. Certaines puissances, comme les รtats-Unis, nโont pas ratifiรฉ le Traitรฉ de Rome, ce qui rend difficile son application lorsque les รtats parties ne peuvent appliquer les dispositions rรฉglementaires si des auteurs sont protรฉgรฉs par les Amรฉricains, comme cโest le cas des leaders israรฉliens impliquรฉs.
3.La CPI a รฉtรฉ imposรฉe aux Africains, dont la plupart des รtats sโy sont engagรฉs ร la demande des puissances occidentales, qui y voyaient un tremplin pour contraindre les dirigeants africains.
4. La CPI sโest dรฉcrรฉdibilisรฉe en ne sโattaquant quโaux dirigeants africains et en ลuvrant sous la pression des puissances mondiales.
5. La CPI sert de moyen pour les puissances รฉtrangรจres de prolonger le nรฉocolonialisme et lโimpรฉrialisme en Afrique.
Pour toutes ces raisons, GPS exhorte les รtats africains ร sโaffranchir des impรฉratifs de la Cour pรฉnale internationale en crรฉant des juridictions nationales et/ou continentales capables de garantir lโรฉquitรฉ dans les rapports humains.
GPS invite les puissances mondiales ร abandonner la politique du ยซ deux poids, deux mesures ยป et ร reconnaรฎtre leur responsabilitรฉ dans les conflits mondiaux.
GPS appelle les puissances รฉtrangรจres impliquรฉes dans le conflit israรฉlo-palestinien ร ลuvrer pour un retour ร la paix au Proche-Orient.
Fait le 28 novembre 2024
Comments